Cédric Roulliat, né le 3 décembre 1973, s’est tourné naturellement vers la photographie et la vidéo pour rapprocher son travail des formes de narration populaires telles que le cinéma, le roman photo, la publicité. Ses modèles sont aussi parfois des comédiens, et figurent dans des scènes reposant sur des figures féminines flirtant avec la démence.
Au sein de la topographie romanesque hollywoodienne (soit un univers normalisé, stéréotypé), les clichés — littéraux et figurés, et enfin décontextualisés — peuvent se démultiplier dans une myriade d’univers déviants, peuplés comme les contes de fées d’objets et de personnages aux fonctions de désir ou de mort ; ces clichés, nés de rites narratifs primitifs, salvateurs, frôlent, sans se superposer à elle, l’image qui se terre dans l’irréfléchi du metteur en images.
« Les photographies de Cédric Roulliat racontent la vie de femmes objets, dont l’artificialité tient lieu de pudeur. Drapées de robes vintage, de faux cils et de faux ongles, ce sont des héroïnes givrées sur papier glacé, pasionarias de la démence, assassines dingos, Bovary de l’horreur quotidienne, elles affrontent leur destin avec une démesure cruelle.
Oui, les femmes sont de véritables esclaves visuels, dont la sexualité est investie dans les arts ménagers. Comme flouées par le monde extérieur, plus encore que par l’oppression masculine, la beauté est leur revanche sur le monde, où travaille le temps, le vilain temps qui croasse avec le nevermore du corbeau. Même la vieille dame lui ricane au nez, et ne quitte pas son 31… »
site internet http://cedricroulliat.com/